Le tourisme de proximité : un atout économique et écoresponsable pour la France
Le cabinet ASTERES a été mandaté par le Groupe Pierre & Vacances-Center Parcs pour mener une étude économique sur le poids économique et environnemental du tourisme de proximité en France.
Les équipes d’ASTERES ont bénéficié d’une totale indépendance dans la conduite de cette étude. Les sources de l’ensemble des données utilisées sont disponibles dans l’étude. https://asteres.fr/site/wp-
Selon les estimations d’Asterès, en 2019 les touristes s’étant rendus sur un lieu de vacances en France à moins de 500km de chez eux (défini comme le tourisme de proximité pour le reste de l’étude) ont représenté 57% des nuitées touristiques. En termes économiques, cela équivaut à 65 Mds EUR de dépenses, soit la création ou le maintien de 240 000 emplois directs.
En ajoutant les effets indirects et induits, la contribution totale du tourisme de proximité s’élève à 100 Mds EUR et 760 000 emplois en 2019. Cela représente environ 40% de l’activité issue du tourisme. Par rapport au tourisme longue distance, les dépenses d’hébergement – restauration et de transports sont inférieures, ce qui rend le tourisme de proximité plus accessible.
En termes d’impact économique, un touriste de proximité dépense 2,3 fois plus qu’un Français moyen dans son quotidien et 1,8 fois moins qu’un touriste longue distance. Par euro dépensé, les effets d’entrainement d’un touriste de proximité sont supérieurs à ceux d’un Français au quotidien et d’un touriste longue distance.
Par-delà son poids économique direct, indirect et induit, le tourisme de proximité revêt trois caractéristiques qui produisent des externalités intéressantes :
– Le tourisme de proximité agit comme un filet de sécurité en cas de crise touristique. Suite aux attentats de 2015, les dépenses issues du tourisme de proximité se sont maintenues (2016), tandis que celles issues du tourisme longue distance ont chuté de 3 Mds EUR. Selon plusieurs enquêtes (Booking, Les Echos), la crise de la Covid a également renforcé les aspirations des Français pour le tourisme de proximité par rapport au tourisme longue distance.
– Pour un poids économique légèrement moins important, le tourisme de proximité génère largement moins de CO2 que le tourisme longue distance. Le tourisme de proximité génère un cinquième du CO2 du tourisme longue distance par nuitée. Cette différence s’explique quasiintégralement par les transports : un trajet de 250km en voiture pour une personne émet 7 fois moins de CO2 qu’un trajet de 750km en avion.
– Le tourisme de proximité bénéficie particulièrement aux régions rurales. Le tourisme de proximité génère la majorité des revenus et des emplois issus de la consommation touristique dans neuf régions françaises sur treize (toutes à l’exception de l’Ile-de-France, de la région PACA, des Pays de La Loire et du Grand Est).
H1 A NOTER
Une augmentation de 9,7 M de nuitées de touristes de proximité en France suite à la reprise postCOVID en 2022 (calculs Asterès issus des prévisions de désépargne OFCE) se traduirait par 1 Md EUR de revenus touristiques supplémentaires et donc la création ou le maintien de 12 000 emplois (dont 8 000 indirects et induits) et la génération d’un cinquième du CO2 qui serait généré par le tourisme longue distance pour le même nombre de nuitées